Source : Ouest-France.fr par Klervi DrouglazetDes chercheurs suédois sont parvenus à faire pousser des roses dotées de circuits imprimés dans leurs feuilles, sans abîmer la fleur. À l’avenir, cette découverte pourrait révolutionner l’amélioration des cultures et la production d’énergie « verte ».
Pourquoi on en parle ? Une équipe de chercheurs de l’université de Linköping en Suède, a mis au monde une rose « bionique ». Rien à voir avec la rose enchantée sous cloche de verre de « La Belle et la Bête »… Ces scientifiques suédois du Laboratoire d’électronique organique sont parvenus à faire pousser des roses dotées de circuits imprimés dans leurs tiges et dans leurs feuilles. C’est une première, assure Magnus Berggren, le responsable de l’étude intitulée « Electronic plants », publiée dans la revue « Science Advances » : « Pour autant que nous le sachions, il n’y a pas de résultats de recherche déjà publiés concernant l’électronique intégrée dans les plantes. Personne n’avait fait ça avant. » Il s’agit donc des premières fleurs bioniques jamais conçues. D’où leur est venue cette idée ? Les scientifiques se sont rendu compte que le réseau vasculaire des plantes est similaire à un circuit électronique. « Elles ont des systèmes uniques très avancés, proches de l’organisation des circuits électroniques », explique Magnus Berggren. Ils ont donc laissé faire la nature ou presque. Comment ont-ils fabriqué ces roses high-tech ? Pour rendre la rose conductible et résistante au passage d’électricité dans ses tissus, les scientifiques ont trempé les tiges de roses coupées dans une solution polymère pendant 24 à 48 heures. Tout repose sur une sorte de grosse molécule chimique, nommée Pedot-S. Cette solution polymère, qui s’apparente à un gel conducteur, a été absorbée par capillarité par la tige. Puis, au cœur de la rose, le gel s’est transformé en un fil conducteur de 10 centimètres, au cœur du xylème, constitutif des tissus végétaux. Tout comme l’être humain a des tissus composés de vaisseaux sanguins et de cellules, la rose a une sorte de système vasculaire. C’est par le biais de ce système que les chercheurs suédois ont pu faire générer fil conducteur pour, ensuite, se servir de la rose comme d’un « transistor » naturel. Mais la rose, elle n’a pas souffert ? Non, la rose n’a pas été empoisonnée, ni même un chouïa intoxiqueé. Ses tissus ont conduit le courant mais elle est restée intacte. « Dans les roses ayant absorbé le polymère, la circulation des éléments nutritifs n’a pas été perturbée », assurent les chercheurs. Et à quoi peuvent servir ces roses bioniques ? Ces roses bioniques peuvent être utiles pour deux choses : surveiller la pousse des fleurs et créer de l’énergie. Côté énergie, les chercheurs suédois imaginent utiliser la photosynthèse des plantes :« Nous pouvons placer des capteurs dans les plantes et utiliser l’énergie qui se forme dans la chlorophylle, fabriquer des antennes vertes ou de nouveaux matériaux », détaille Magnus Beggren. Selon les chercheurs, une cellule placée à l’intérieur de la plante serait capable de convertir l’énergie solaire en une énergie chimique. Des centrales électrochimiques, appelées « antennes vertes », pourraient ensuite transformer l’énergie chimique en électricité. Est-ce le retour du pouvoir des fleurs ? « Nous pouvons désormais vraiment parler de power plants »,déclare, avec une pointe d’humour, Magnus Berggren. « Power plant » signifiant « centrale électrique » en anglais. Le responsable de l’étude fait donc un jeu de mots avec « power » (signifiant à la fois « pouvoir » et « énergie » en anglais) et « plant » (signifiant à la fois « usine » et « plante » en anglais). Finalement, avec leur « flower power », les hippies des années 1970 ne croyaient pas si bien dire
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Novembre 2016
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