Source : Ouest-France.fr par Julien GiryLe réseau souterrain des « arêtes de poissons », qui doit son nom à sa forme, rassemble des dizaines de galeries sous la surface du sol, des bords du Rhône au sommet de la colline de la Croix-Rousse. Un monument à l’origine indéterminée, qui remonterait au XIIIe siècle ou bien plus tôt selon des datations récentes, et qui se retrouve à la croisée de nombreux mystères. « Lyon est la seule ville de son envergure qui tourne le dos à son réseau de souterrains, peste Walid Nazim, l’auteur de « L’énigme des arêtes de poisson ». C’est la seule grande ville qui a choisi de murer ses sous-sols et d’ignorer leur histoire. » Le Lyonnais, qui consacre son temps à leur étude, est même franchement inquiet pour ces« arêtes de poissons » : « L’ensemble le plus mystérieux du réseau : trente-deux galeries à l’origine, dont cinq ont été détruites lors du percement du nouveau tunnel de la Croix-Rousse en 2011. » Aucune trace dans les archives Avec leurs dizaines de galeries réparties autour de deux axes principaux – « comme une colonne vertébrale du réseau », ces arêtes de poisson n’ont pas d’origine connue. « Aucune trace dans les archives à n’importe quel niveau, ni dans le cadastre, alors qu’il s’agit d’un véritable monument souterrain, s’étonne encore Walid après avoir épluché toute la littérature possible. Pourtant, la construction d’un tel réseau sous un quartier populaire ne peut pas être passée inaperçue. » Dans les galeries, « d’une construction de qualité et parfaitement homogène », le mortier suggère que le site pourrait dater du 13esiècle. « De par sa composition et les matériaux utilisés », précise le cataphile lyonnais, qui explore le site depuis les années 90. Mais les datations effectuées pendant les fouilles préventives en 2008, et rendues publiques plusieurs années après, donnent une origine antique au site. « Bien que la maçonnerie du site plaide plutôt pour une construction moderne », reconnaît le service archéologique de la ville. « Absent de toute documentation officielle »
Dans l’hypothèse de Walid (selon un ouvrage du XIIIe), les arêtes de poisson pourraient être liées à des activités templières. La disposition des galeries, en cul-de-sac et peu praticables, laisserait suggérer une fonction de stockage, peut-être de biens précieux.« Mais ensuite, malgré son ampleur et les nombreux puits d’accès sur la colline de la Croix-Rousse, le réseau est ignoré et absent de toute documentation officielle », insiste Walid Nazim. Côté mairie, le mystère s’épaissit justement. « Aucune trace » avant leur découverte officielle en 1963. Pourtant, en 2008, des archives des services techniques de la ville refont surface. Datant de 1959, ces documents mentionnent les arêtes et attestent la présence d’une « région à ossements humains dans la dernière galerie découverte. » De quoi alimenter les rumeurs complotistes, d’autant que ces ossements sont aujourd’hui introuvables : les services de la ville auraient rapidement muré l’accès à la galerie qui les abrite… « Le site est sans équivalent de par le monde », appuie Walid Nazim, qui souhaite que Lyon ne lui tourne plus le dos. Certains sites du nord de l’Europe présentent bien des formes similaires, mais sont beaucoup plus petits et moins bien finis. Le chercheur en est convaincu : « Il faudrait que les arêtes intègrent le patrimoine mondial de l’humanité pour être enfin protégées et correctement fouillées ! »
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Novembre 2016
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