Source : Libération par Camille GévaudanLe patron d'Amazon, qui possède également l'entreprise d'astronautique Blue Origin, a réussi la grande première de faire revenir sur Terre une fusée après son lancement, en douceur et debout sur ses pattes.
«La plus rare des bêtes : une fusée usagée.» C’est ainsi que le fondateur et patron d’Amazon, l’Américain Jeff Bezos, a légendé hier soir les images de sa fusée New Shepard, toute noircie, posée dans le désert du Texas. Elle n’attend pas d’être lancée dans l’espace… Car elle en revient. C’est un exploit non négligeable dans l’histoire de l’astronautique : pour la première fois, on a réussi à faire ré-atterrir un lanceur sur Terre, en douceur et debout sur ses pattes, sans rien casser. «L’atterrissage contrôlé n’est pas facile, mais effectué correctement, il peut paraître simple», commente Bezos plus ou moins modestement. Non content d’être à la tête de la multinationale internet Amazon, l’entrepreneur s’est également offert une entreprise de robots transporteurs en 2012 et a racheté le journal Washington Post l’année suivante. Mais il a également investi une bonne partie de sa fortune dansBlue Origin, qu’il a fondée en 2000 pour rendre le voyage spatial «plus sûr et moins cher». Blue Origin travaille, depuis lors, au développement du vaisseau New Shepard – baptisé en hommage au premier astronaute américain, Alan Shepard – de nouveaux moteurs de fusée et de techniques de récupération. La société a décroché récemment un partenariat public-privé avec la Nasa, pour mettre au point un nouvel engin transportant les astronautes de la Terre à la station spatiale internationale. D’autres sociétés privées sont sur les rangs – Boeing, Sierra Nevada Corporation et SpaceX. Un défi à Space X Cette dernière est d’ailleurs la concurrente principale de Blue Origin par son histoire et ses travaux actuels : elle a été fondée par Elon Musk, qui a creusé son trou dans l’économie américaine en fondant Paypal, et qui concentre actuellement tous ses efforts sur les voitures électriques Tesla Motors et ses fusées Falcon (régulièrement utilisées par la Nasa). La récupération du premier étage des fusées (évitant de polluer l’atmosphère terrestre avec des débris spatiaux) est l’une des grandes courses qui oppose SpaceX et Blue Origin. SpaceX a fait de nombreux essais récents, qui étaient presque réussis. Blue Origin a fait le premier sans faute. Le vaisseau New Shepard est monté jusqu’à atteindre 100,5 km d’altitude, porte d’entrée symbolique de l’espace, puis a largué une capsule (qui est retombée avec des parachutes) et entamé sa redescente à la vitesse de 4 500 km/h. Il a ensuite ralenti jusqu’à 620 km/h, puis a rallumé son moteur principal à 1 500 mètres d’altitude pour se poser en douceur non loin de son pas de tir Elon Musk a félicité Jeff Bezos, avant de relativiser l'événement. Il se vante pour sa part non seulement d'aller dans l'espace, mais surtout de maîtriser les mises en orbite – ce qui nécessite une vitesse bien plus élevée et complique sacrément l'exercice d'atterrissage. On n’en attendait pas moins de lui. Les commentaires sont fermés.
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Novembre 2016
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