Source : Ouest-France.fr par Claire GiovaninettiUn pays entier créé pour une mine de zinc ! Tout l’été, l’édition du soir vous invite à découvrir des pays qui n’existent plus. Ce mercredi, place au Moresnet-Neutre. Le quoi ? Une part de tarte entre les frontières de la Prusse, des Pays-Bas et plus tard de la Belgique… C’est ainsi que l’on pourrait délimiter ce pays, territoire de 3,5 km2 au sud-ouest d’Aix-la-Chapelle qui a connu une existence, courte mais intense, de 1816 à 1919. Tout ça pour une mine de zinc… Comment est né le Moresnet-Neutre ? 1815. Napoléon est tombé. Le Congrès de Vienne cherche à redéfinir les frontières de l’Europe, notamment celle entre la Prusse et les Pays-Bas. Mais aucun accord n’est trouvé pour le territoire de La Calamine, aujourd’hui en Belgique. Pourquoi ? Sur cette zone se situe une importante mine de zinc qu’aucun des deux pays ne veut céder à l’autre. Après un an de tractations, le contrat d’Aix-la-Chapelle est finalement signé : le territoire autour de la mine de zinc reçoit un statut neutre, régi à la fois par un commissaire de la Prusse et un commissaire des Pays-Bas. Les deux pays peuvent donc exploiter la mine de zinc. La zone est située entre le village de Moresnet, donné aux Pays-Bas et l’actuel Neu-Moresnet confié à la Prusse. Ainsi est né le Moresnet-Neutre, 256 habitants en 1816, 3,5 km2 de superficie, 11 kilomètres de frontières et une mine de zinc. Précisons qu’après la révolution belge de 1830, la partie sud du royaume des Pays-Bas se sépara pour devenir l’état indépendant de la Belgique. Et c’est la Belgique qui récupéra les droits d’administration sur le Moresnet-Neutre bien que les Pays-Bas aient continué de suivre l’affaire de près. À quoi ressemblait la vie là-bas ? Une chose est sûre, on ne s’y ennuyait pas. Habité par 256 personnes au départ, le territoire a vite été dynamisé par l’activité économique de la mine de zinc. Si bien qu’en 1858 on y comptait 2 572 habitants dont 695 « Neutres » - les successeurs des premiers habitants -, 852 Belges, 807 Prussiens, 204 Hollandais et 14 immigrants d’autres pays. Le franc français était la monnaie officielle même si y circulait aussi une grande quantité de monnaie prussienne.
Le désir d’indépendance
Un semblant d’identité paraît avoir émergé dans ce petit territoire. Ainsi, ont été définis un hymne national, des timbres et un drapeau, trois bandes horizontales noir, blanc, bleu - probablement le noir et blanc de la Prusse et le bleu des Pays-Bas. Certains habitants, dont le docteur Molly, très réputé sur le territoire, voulaient faire du Moresnet-Neutre un état libre espérantiste.
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Novembre 2016
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