Source : Ouest-France.fr par Floriane le MélinairePendant que le commun des mortels surfe sur Google, partage sur Facebook, informe sur Twitter ou se divertit sur Youtube, d’autres s’aventurent, non sans risques, dans le gouffre du darknet. C’est une portion de la toile où la liberté est reine. Mais l’anarchie, aussi.
Les géants du web (Google, réseaux sociaux, Youtube, Amazon, etc.) sur lesquels nous surfons au quotidien, ne sont qu’une partie émergée de l’immense iceberg d’internet. Qu’une minuscule fraction, en réalité, de ce qui est disponible en ligne. Ainsi, penser que le célèbre moteur de recherches « Google » est un mastodonte capable de tout ingurgiter est une erreur… Puisque la majorité des contenus internet n’est pas indexée par Google. C’est la partie immergée, et elle contient deux niveaux : le deep-web et le darknet. Elle représenterait plus de 90 % de la totalité des contenus qui se trouvent sur la toile. Le deep-web concerne des sites qui ne sont pas indexés dans les moteurs de recherches. Parmi eux, « on trouve en partie tous les blogs non-référencés, les intranets, les sites d’entreprises et les autres sites accessibles par mot de passe », explique l’Australien David Glance, chercheur et spécialiste d’internet. Drogues, armes, torture, pédophilie… Mais d’autres sites sont volontairement rendus difficiles d’accès puisqu’ils concernent des activités illégales : c’est le darknet. Cette portion de la toile est en réalité un gros marché noir virtuel où blanchiment d’argent, drogues, médicaments, trafics d’organes, faux papiers, armes à feu, prostitution, nécrophilie, doctrines censurées, contenus pédopornographiques, vidéos de torture ou encore de cannibalisme sont monnaie courante. Il serait même possible d’engager des tueurs à gage. Mais les arnaques et escroqueries sont aussi légion. Le darknet, terre de liberté totalement anarchique, est favorisé par l’utilisation du « Bitcoin » (une monnaie électronique intraçable) pour des transactions monétaires anonymes. Un haut niveau d’anonymat Avec un navigateur internet classique, il est impossible d’accéder à ce marché noir. Il faut donc télécharger des navigateurs spéciaux comme Tor ou Freenet, qui rendent les internautes anonymes. Ces logiciels brouillent les pistes en acheminant les messages par un réseau de routeurs organisés en couches et appelés « nœuds ». Comme les informations sautent d’un nœud à l’autre, elles se trouvent cryptées et donc secrètes. Le traçage des opérations est difficile par les forces de l’ordre mais cependant pas impossible. « Avec Tor, il est possible de maintenir un haut niveau d’anonymat, mais ce n’est pas absolu. Tout ce que l’on fait sur internet laisse des traces », poursuit le spécialiste. Il y a eu de nombreuses arrestations mettant fin à des activités illégales. La plus retentissante fut sans doute celle de Ross Ulbricht, le propriétaire du site de vente de drogues Silk Road. « Le darknet représente qu’une toute petite partie des marchés noirs, et puis chaque jour, il y a bien plus de crimes dans la vie réelle que sur la toile », nuance l’expert. Le darknet a aussi de bons côtés Les navigations dans les méandres d’internet ne sont toutefois pas sans risques. Il est en effet possible d’infester son ordinateur par de vilains virus ou d’être victime d’hameçonnage (récoltes de données personnelles dans le but d’usurper des identités). « Les créateurs de Tor diront que les internautes utilisent ce navigateur davantage pour les bons côtés (anonymat) que pour les mauvais. Mais je pense que la plupart des connexions sont mal intentionnées »,suppose David Glance. Ces personnes « à risques » ne sont néanmoins pas les seules sur cette portion du web caché. Utilisé à bon escient, le « dark-net » a aussi des côtés positifs. En raison de l’anonymat quasi total qui y règne, le deep-web et le darknet sont des terres d’élections pour l’armée, les services secrets, les chercheurs, les lanceurs d’alertes ou tout simplement pour les gens soucieux du respect de leur vie privée. Liberté d’expression La partie immergée d’internet permet aussi aux opposants politiques, aux blogueurs dissidents et aux journalistes de communiquer et de s’exprimer librement, en toute sécurité, en contournant la censure imposée par certains États. Selon Reporters sans Frontières : « Parmi les deux milliards de personnes qui bénéficient à ce jour d’un accès à Internet dans le monde, un tiers d’entre elles souffre d’un accès limité en raison de censure gouvernementale, de filtrage et de surveillance ».
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Novembre 2016
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