Source : FranceInterSecrets d’info s’intéresse à l’exploitation de pétrole en île de France
Quatre sociétés exploitent du pétrole en île de France, principalement en Seine et Marne et en Essonne. Parmi ces sociétés, « secrets d’info » s’est intéressé à la société Vermilion, une société canadienne. Avec une production de 12.000 barils de pétrole par jour, Vermilion Energy produit plus de la moitié du pétrole en France. Une production qui correspond à peu près à 1% de notre consommation. Il y a trois ans, Vermilion a racheté 4 anciennes concessions en Essonne à Total sur lesquelles elle demande aujourd’hui l’autorisation de forer dix nouveaux puits. Ce rachat de vieux puits de pétrole par des Canadiens intrigue. Pourquoi Vermillon a – t- elle décidé de s’implanter en Essone ? Vermillon Energy est spécialisé dans l’exploitation des « gisements matures ». Il s’agit de gisements déjà bien exploités, que l’on continue d’exploiter pour aller puiser au maximum ce qu’il reste. Selon Jean-Pascal Simard, le porte-parole de la société Vermillon, l’Essonne, dont le sol abrite encore du pétrole, représenterait un vrai potentiel économique. Et, si Total a décidé de céder la main, c’est que l’activité serait devenue trop petite pour une entreprise de cette envergure. Une explication qui est loin de satisfaire les opposants à l’huile et au gaz de schiste. Vermillon aurait-elle une idée derrière la tête ? Aux Etats-Unis et au Canada, Vermillion pratique la fracturation hydraulique pour le pétrole et le gaz de schiste aux côtés de l’exploitation du pétrole conventionnel. Ces activités outre Atlantique poussent le collectif « NON à l’huile et au gaz de schiste » à s’interroger sur les intentions de la société lorsqu’elle a racheté ces concessions. Vermillon n’aurait-elle pas une idée derrière la tête ? C’est que, la manière, et surtout l’endroit précis où Vermilion prévoit d’aller chercher le pétrole étonne le collectif. Selon un de ses membres actifs, Philippe Pascot, Vermillon tiendrait un double discours en attendant que la loi sur la fracturation hydraulique soit peut-être modifiée. L’accusation de corruption n’est pas loin La façon dont la société canadienne a décidé de s’implanter localement nourrit également les questionnements. Associations sportives, culturelles ou environnementales, Vermilion - qui est également présente en Aquitaine - dispose en France d’un budget d’environ 100 mille euros par an pour financer des projets divers et variés. Qu’il s’agisse de dons pour le voyage en Angleterre d’une classe de CM2 d’Itteville, ou pour les Jeunes Sapeurs Pompiers de Vert-le-Grand, d’une aide au financement d’une journée sur la sécurité routière pour des élèves de Leudeville, ou encore d’une plantation de tilleuls à Vaux-le-Vicomte en Seine et Marne, certains habitants tombent parfois des nues devant ces activités parfois très étonnantes. Ces dons caritatifs qui, d’un point de vue juridique, n’ont rien d’illégal, posent moralement problème à certains habitants. Récemment, Philippe Pascot a directement mis en cause la société Vermilion, laquelle s’arrangerait avec les élus selon lui pour régler la question des demandes de forage. L’accusation de corruption n’est pas loin. Vermillon de son côté se dit soucieuse de son implantation locale. Pour montrer qu’elle a un « comportement citoyen », la société pratique ce qu’elle appelle de « l’investissement communautaire ». Une aide qui ne pose aucun problème aux élus locaux Contrairement aux habitants, l’aide de Vermillon ne parait pas problématique aux élus locaux. Jean-Claude Quintard, le maire de Vert-le-Grand en est un bon exemple : le Républicain préfère voir dans la présence de Vermilion une chance pour sa commune. En plus des subventions aux associations, Vermillon paye des taxes reversées aux collectivités locales et à l’Etat. En Essonne, ce sont 2 millions d’euros qui sont répartis entre le Département, la communauté d’agglomération et les communes concernées. Qu’est-ce que Vermilion espère puiser comme pétrole ? Du conventionnel ou du pétrole de schiste ? Officiellement, la demande qui a été faite pour les forages concerne le pétrole conventionnel. Le doute persiste cependant. Avant que la France ne l’interdise en 2011, Vermilion a testé la technique de la fracturation hydraulique sur deux forages en Seine-et-Marne. Ce qui n’empêche pas Vermilion d’affirmer de façon certaine qu’il n’y a pas de pétrole de schiste en Essonne. Pour appuyer ses dires, elle met en avant l’étude de Bruno Vrielynck, géologue de l’institut des sciences de la terre de Paris, chargé de recherche à l’Université Pierre et Marie Curie. Mais les affirmations du géologue sont contestées par le collectif « NON à l’huile et au gaz de schiste ». L’ argument invoqué : « Darius », le programme sur lequel Bruno Vrielynck travaille, est financé par une demi-douzaine de compagnie pétrolières. Selon un autre géologue de la même université, il n’y aurait pas de gaz de schiste en Essonne, parce que les températures des roches dans le sous-sol ne sont pas suffisamment élevées. En revanche, il y aurait peut-être du pétrole de schiste. Les services de l’Etat, via la DRIEE, la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie, arrivent d’ailleurs à peu près à la même conclusion : tant qu’il n’y aura pas de forage, on ne saura pas. Des risques bien réels pour l’environnement : L’exploitation pétrolière n’est pas sans danger pour l’environnement. Le 24 mai dernier, une canalisation a cédé près des dépôts de pétrole de Vert-le-Grand. Un mélange d’eau et de pétrole s’est répandu dans un champ de blé et de colza et a contaminé une bande de terre de 6 mètres de large et 50 de long. La société Vermillon ne s’est pas rendue compte qu’un de ses puits fuyait et c’est un automobiliste qui a donné l’alerte aux alentours de 5 heures du matin. Vermilion le reconnaît volontiers : le risque zéro n’existe pas. Le futur de l’exploitation dépend de 2017. La loi peut encore évoluer et ce sera alors aux politiques de trancher. Si le gouvernement actuel se veut prudent, en cas d’alternance, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy se sont déjà dits favorables à de nouveaux tests pour l’exploitation du pétrole et du gaz non conventionnels. Ce qui, en Essonne, pourrait changer la donne.
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Novembre 2016
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