Source : Ouest-France.fr par GUILHERME RINGUENETDans la nuit de Noël, ce Normand a vu des lumières étranges voler dans le ciel de Rouen. Sans vouloir tomber dans le sensationnel, il s’interroge sur ce qu’il a vu. L’édition du soir a mené l’enquête aux frontières du réel.
« C’est très étrange comme sentiment. J’étais surpris et je me sentais bête. » Le 25 décembre à 00 h 50, Thierry Pajaud, 59 ans, va se dégourdir les jambes avec sa fille. Ils sont chez son fils à Maromme, en Seine-Maritime, à côté de Rouen. En levant la tête, ils découvrent plusieurs points lumineux dans le ciel. « C’est le père Noël avec son traîneau », s’amuse sa fille. Mais l’étonnement laisse rapidement place à la stupéfaction. « J’ai compté sept lumières très étranges qui avançaient le long de l’horizon de manière linéaire. Trois des sept points lumineux formaient un triangle. J’ai senti à un moment donné qu’ils prenaient comme une accélération et ils ont disparu. » L’habitant de Tinchebray, dans l’Orne, sort son téléphone portable. Il photographie et filme ce que son esprit n’arrive pas à analyser. « Je ne crois pas aux extraterrestres, prévient-il, une fois son histoire terminée. Et je ne fume pas ni ne bois. Cette nuit-là, j’ai vu quelque chose dans le ciel. Mais je ne sais pas quoi. » Mais qu’a-t-il donc vu ? Le malaise de Thierry se mesure à son vocabulaire. « Truc »,« objet », « chose », « ça », sont autant de pirouettes sémantiques pour qualifier l’inqualifiable. « Pas de nouvelle de l’Armée » La nuit ne chasse pas les interrogations de Thierry Pajaud et sa fille. Le lendemain, le père de famille se rend au commissariat de Rouen.« Là, ils me disent de contacter les militaires. » Les militaires ? L’Ornais aurait-il vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû ? La réponse, hélas, ne soulève aucune conspiration gouvernementale, quoique…« Il y a une base aérienne à Évreux, je les ai appelés pour savoir s’ils ont observé quelque chose. Un gradé m’a demandé d’envoyer les photos et la vidéo. Je n’ai pas eu de nouvelles… » Contactée par Ouest-France, la Grande Muette fait savoir qu’elle n’a rien observé d’anormal sur ses radars cette nuit-là. De toute manière, l’hypothèse d’avions ne tient pas pour Thierry Pajaud.« Sept avions, cela ferait beaucoup de bruit dans le ciel », élude-t-il. Des satellites ? « Je ne les vois pas se suivre si géométriquement. » Dans le doute, il demande à sa fille, qui a mis sur Facebook les images et la vidéo de ce qu’ils ont vu, de les retirer… « Je ne veux pas que l’on se moque de nous et qu’on nous traite de fous. » C’est alors qu’il se décide à contacter la rédaction d’Ouest-France de Flers. « Une lumière orange caractéristique » Finalement, la réponse surgira à quelque 800 km de la Normandie. À Toulouse plus précisément. La ville rose accueille le Geipan, (Groupe d’études et d’informations sur les phénomènes aérospatiaux non-identifiés), un organisme public très sérieux qui dépend du Cnes, le Centre national d’études spatiales. Interrogé sur les observations de Thierry Pajaud, Xavier Passot, responsable de l’organisme, après étude des documents, donne une réponse qui a les pieds sur terre : « Cela ressemble à des lanternes thaïlandaises portées par le vent. La lumière orange en est assez caractéristique. » Les lanternes thaïlandaises, connues également sous le nom de lanternes célestes ou lanternes chinoises, sont des ballons à air chaud qui s’envolent grâce à un brûleur. « Il s’en vend 120 000 en France chaque année, détaille Xavier Passot. Entre Noël et le Jour de l’an, nous avons reçu une dizaine de signalements. ». La réponse fournie par le Geipan surprend Thierry Pajaud. « Je ne connaissais pas ces lanternes. Mais comment peuvent-elles rester allumées à cette hauteur ? » « C’est une question de perception, répond le scientifique. Dans le ciel, sans véritable repère, notre cerveau a l’impression qu’un point qui va se trouver à 100 m de haut, est à 1 000 m de haut. Cette erreur de distance a une conséquence également sur la représentation de la taille. Elle, aussi, se retrouve multipliée par dix. » Le mystère se dissipe pour le père de famille. Mais pas entièrement.« Les lanternes ressemblent à peu près à ce que j’ai vu. Mais je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas entièrement convaincu. C’est à cause de ce triangle lumineux qui formait un ensemble symétrique. C’était vraiment très étrange. » Xavier Passot ne confirme pas à 100 % la théorie des lanternes. « C’est probablement le cas mais pour être sûr, il faudrait vérifier que le déplacement est cohérent avec le vent local. » La vérité serait-elle ailleurs ?
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Novembre 2016
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