Source : Notre-Planete.infoLa chasse aux loups continue en France, au mépris de la loi et de l'avis des Français. Ainsi, la Ministre de l'écologie vient de publier deux arrêtés fixant les conditions de tirs et le nombre de loups pouvant être tués pour la période 2015-2016. Ces mesures entérinent une politique de destruction dictée par les lobbies agricoles et cynégétiques. Plusieurs associations de défense des animaux et de la biodiversité demandent le retrait de ces arrêtés et portent plainte contre la France. Rappelons qu'en France, le loup (canis lupus) est officiellement une espèce strictement protégée. Malgré cela, des loups sont toujours régulièrement abattus sur dérogation préfectorale alors qu'ils sont déjà victimes du braconnage et des empoisonnements. De nouveau, Ségolène Royal, la Ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, qui ne fait pas honneur à sa fonction, a pris deux arrêtés datés du 30 juin 2015 :
Ces arrêtés dépassent largement le cadre de la "défense" à l'égard d'éventuels loups qui rôderaient autour des troupeaux puisqu'ils peuvent désormais être abattus :
Pire, les tirs sont possibles jusque dans le cœur des parcs nationaux, alors que la chasse y est normalement non autorisée (sauf celui des Cévennes). D'un autre côté, les éleveurs continuent d'être subventionnés et indemnisés sans contrepartie ni incitation à protéger leur troupeau. Le nombre de loups pouvant être tués en 2015-2016 augmente de 24 à 36, alors que la population de loups est en baisse d'après le suivi officiel (ONCFS : 301 loups estimés en 2014, 282 loups en 2015). "Les abattages (19 légaux en 2014-2015) ont pourtant montré leur inefficacité depuis des années puisqu'ils n'empêchent par les attaques de continuer sur les troupeaux insuffisamment protégés qui concentrent l'essentiel de la prédation", souligne le collectif. En outre, ces arrêtés ont été pris alors qu'ils avaient été massivement rejetés par les citoyens lors de la consultation publique. En fait, près de 80 % des Français rejettent la chasse au loup : un sondage IFOP réalisé fin 2013 pour les associations ASPAS et One Voice, montre que 76 % des Français considèrent que le loup a toute sa place dans la nature en France, et que 80 % sont farouchement opposés à son éradication. De même, plus de 77 % des internautes du site notre-planete.info sont défavorables à la chasse à loups selon un sondage de juin 2014. Pour les 32 associations membres de CAP Loup, "l'État obéit aux syndicats agricoles et au monde de la chasse, par des mesures contraires à toute idée de coexistence entre le loup et l'élevage." C'est pourquoi, ces associations ont demandé, depuis un an à rencontrer Ségolène Royal pour lui faire part de leurs propositions en faveur d'une meilleure cohabitation entre le loup et le pastoralisme. Malheureusement, la Ministre de l'écologie refuse de recevoir les associations écologistes, tandis qu'elle reçoit les syndicats anti-loups et applique leurs doléances. "En organisant une chasse aux loups qui met en péril le retour de l'espèce au niveau national et sans chercher à favoriser la coexistence avec les activités agricoles, l'État met la France en infraction par rapport à la convention de Berne et à la Directive Habitats-Faune-Flore. Nos associations portent donc plainte contre la France auprès de la Commission européenne", concluent les associations de CAP Loup qui ont également lancé une pétition. Les premiers loups sont abattus Quatre loups ont été abattus dans les Alpes le week-end du 17 octobre 2015, alors qu'il n'y a plus de troupeaux en alpage à partir du 15 octobre et donc plus de risque... Depuis le 1er juillet 2015, douze loups ont été tués par des chasseurs. Les associations de défense du loup rappellent que "Le loup est une espèce protégée. La France ne peut déroger à cette protection qu'à la triple condition de l'existence de dommages importants à l'élevage, de l'absence d'autre solution satisfaisante, du maintien, dans un état de conservation favorable, des populations de l'espèce dans son aire de répartition naturelle." Vu que ces conditions ne sont pas réunies, elles "ne baissent pas les bras et vont se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat." "Ces images exceptionnelles montrent cinq louveteaux, filmés par un appareil automatique, quelque part dans une forêt des Alpes. Ils sont âgés d'à peine 2,5 mois et jouent paisiblement. Ils sont extrêmement vulnérables : si ils sont découverts ou si leurs parents sont tués, ils ne survivront pas seuls. Parmi toutes les crottes de loups examinées sur place, aucune ne contenait un reste de mouton, malgré la présence aux alentours de troupeaux de brebis non protégés. Ces louveteaux sont nourris par leurs parents avec leurs proies naturelles, des ongulés sauvages. La politique des « tirs de prélèvement » est décidément absurde et révoltante", s'indigne CAP Loup.
Comment la France peut-elle donner des leçons au monde sur la biodiversité et la préservation des espèces sauvages alors que notre gouvernement s'emploie à détruire la présence, très limitée, du loup sur son territoire ? La France n'a décidément rien appris de son histoire et rien compris des grands enjeux environnementaux de ce siècle.
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Novembre 2016
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