Source :Ouest-France.fr par Jean-Baptiste GaudeyPourquoi on en parle ?
La malaria - ou paludisme - est une vraie saleté qui a tué, selon l’Organisation mondiale de la santé, 600 000 personnes dans le monde en 2013. Mais, ironie du sort, ce parasite pourrait être un allié précieux dans la lutte contre le cancer et sauver des vies. Cette découverte, très prometteuse, a été faite quasiment par hasard par une équipe de chercheurs de Colombie-Britannique (Canada) et du Danemark. Qu’ont-ils découvert au juste ? Les scientifiques cherchaient à comprendre pourquoi les femmes enceintes sont plus susceptibles que les autres de contracter la malaria. La réponse : la maladie produit une protéine (la VAR2CSA) qui a la fâcheuse tendance de se fixer sur une molécule de sucre (la CSA) présente dans le placenta. Or il se trouve que cette molécule est également présente en grand nombre dans les tumeurs cancéreuses. C’est cette similitude que les chercheurs ont exploitée : selon la bonne vieille méthode du cheval de Troie, ils ont caché des toxines à l’intérieur des protéines produites par la malaria puis les ont lâchées contre les tumeurs. L’expérience a été menée in vitro puis sur des souris. Les résultats ? Plus qu’encourageants. Atteintes par les toxines, les tumeurs ont régressé. Voire disparu. Sans les effets secondaires d’une chimiothérapie. Plus précisément, quels sont les résultats ? Les essais ont été menés sur trois types de cancers : le lymphome non hodgkinien, le cancer de la prostate, et le cancer du sein métastatique. « Pour le lymphome non hodgkinien, les tumeurs des souris traitées ont atteint le quart de la taille des tumeurs du groupe témoin », expliquent les chercheurs. « Pour le cancer de la prostate, les tumeurs ont complètement disparu chez deux des six souris traitées, un mois après avoir reçu la première dose. Quant au cancer du sein métastatique, cinq des six souris traitées ont été guéries de la maladie. Les souris ne montraient aucun des effets secondaires indésirables, et leurs organes ont été indemnes après la thérapie. » Quand le hasard fait bien les choses… Bien des grandes découvertes scientifiques ont été faites grâce à un petit - ou un gros - coup de pouce du destin. Cela s’appelle la « sérendipité » : le fait de trouver de façon inattendue autre chose que ce l’on cherchait. La plus célèbre de ces découvertes, c’est… l’Amérique ! L’histoire est connue : Christophe Colomb est tombé dessus en cherchant une route maritime vers l’Inde. Même chose pour la pénicilline, en 1928 : Alexander Flemming étudiait les staphylocoques. Accidentellement, ses cultures de bactéries ont été contaminées par un champignon qui les décimait. Il a été intrigué. Il a creusé. C’était la pénicilline. Le Viagra, lui aussi, est presque né grâce au hasard. Le laboratoire Pfizer, à l’origine, cherchait un médicament contre l’hypertension artérielle pulmonaire. C’est lors des essais cliniques que les médecins ont remarqué un effet secondaire pour le moins inattendu. Dans un tout autre domaine, le Post-it a été inventé en 1968 grâce à une colle qui ne collait pas vraiment. Le caoutchouc vulcanisé - celui des pneus, souple et très résistant - doit tout au hasard. Charles Goodyear, en 1895, avait par erreur posé sur un poêle à charbon un bout de latex naturel recouvert de soufre. Le produit s’est enflammé. Goodyear l’a jeté, par dépit, dans la neige. Le lendemain, il a découvert que l’objet qu’il avait créé avait des propriétés tout à fait intéressantes. C’est aussi le cas de l’aspirine, des rayons X, du LSD… et de la poussée d’Archimède.
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Novembre 2016
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