Source : Ouest-France.fr par Claire GiovanettiPourquoi on en parle ?
Le footballeur français Mathieu Flamini, milieu de terrain du club londonien Arsenal, a investi plusieurs millions d’euros dans une entreprise italienne, GFBiochemicals, qui produit de l’acide lévulinique. C’est quoi l’acide lévulinique ? C’est une molécule qui pourrait « remplacer le pétrole sous toutes ses formes », expliquait le joueur de 31 ans au quotidien britannique « The Independant ». En termes scientifiques, c’est une molécule « plateforme » et un produit « biobasé », c’est-à-dire un produit issu de la biomasse. L’acide lévulinique est produit à partir de biomasse cellulosique, autrement dit à partir de la cellulose présente dans les déchets agricoles (bois, maïs, paille, etc.). « C’est une molécule à fort potentiel, assure Jean-Luc Wertz, chercheur spécialisé dans les produits biobasés chez ValBiom, une association belge qui promeut la valorisation de biomasse non-alimentaire. Il peut rentrer dans la composition de pesticides ou de composés pharmaceutiques. » Mais aussi du plastique, des solvants, du parfum… Ce fort potentiel n’a évidemment pas échappé au footballeur qui envisage un marché potentiel de 20 milliards de livres (28 milliards d’euros). Son entreprise revendique être la seule sur le marché… pour l’instant. « Il existe 30 molécules biobasées très prometteuses,détaille Jean-Luc Wertz. Mais pour l’instant, les produits biobasés sont plus chers à fabriquer que les produits issus du pétrole, surtout en ce moment, le prix du pétrole est bas. » En revanche, le fait de convertir les déchets végétaux comme le fait l’entreprise de Mathieu Flamini n’est pas nouveau. Que peut-on faire avec ces déchets ? Du biocarburant dit de 2e génération. Et c’était quoi la 1re génération ? Il s’agit de biocarburants issus de ressources alimentaires. L’éthanol pour les moteurs à essence est produit par la fermentation alcoolique de sucres issus de matières premières agricoles (canne à sucre, betteraves sucrières ou céréales). Le biodiesel est fait à partir de plantes contenant de l’huile (colza, tournesol, soja, palme). Le problème de cette première génération, c’est la biomasse de laquelle elle est issue. Elle pompe directement dans les ressources alimentaires. Les biocarburants 2e génération, c’est mieux ? A priori oui, car ils sont issus de la transformation des déchets végétaux disponibles en grande quantité et sous diverses formes : bois, paille, foin, déchets forestiers, etc. Donc leur production n’entre pas en concurrence avec les usages alimentaires et le gisement potentiel est beaucoup plus important. Pour l’instant, on est aux prémices de la production industrielle, notamment en Europe et aux États-Unis. Il y a quelques améliorations techniques à apporter pour baisser les coûts de fabrication. Et dans l’avenir ? On parle déjà de biocarburants 3e génération. Il s’agit principalement de biodiesel fabriqué à partir d’algues, mais on n’en est qu’au stade de la recherche en laboratoire. Les commentaires sont fermés.
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Novembre 2016
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