Source : Le MondeL’histoire des habitants de Kalachi, une petite bourgade située au milieu des steppes, dans le nord du pays, a fasciné la planète. Depuis 2010, quelque 150 villageois s’« endorment » de façon soudaine, alors qu’ils étaient en train de marcher, de traire leurs vaches ou de travailler. Des pertes de connaissance brutales qui pouvaient durer quelques heures, et jusqu’à six jours.
Le phénomène, qui s’était accru depuis mars 2013, était jusqu’ici resté inexpliqué. Mais selon les autorités kazakhes, l’origine de cette « épidémie de sommeil » a finalement été percée à jour. L’ancienne mine d’uranium située dans la ville fantôme de Krasnogorsk, qui jouxte Kalachi, souvent pointée du doigt par les chercheurs, est bien mise en cause. Mais ce sont les niveaux de monoxyde de carbone et d’hydrocarbures qui seraient responsables des pertes de connaissance, et non l’uranium. Monoxyde de carbone et hydrocarbures« La mine d’uranium a été fermée après l’effondrement de l’Union soviétique, a rappelé le premier ministre Berdybek Saparbayev lors d’une conférence de presse dans la capitale Astana, début juillet. Cependant, elle a encore des répercussions négatives sur l’atmosphère. Nous avons effectué un examen médical de tous les habitants et nous avons reçu la confirmation, par les laboratoires, que la cause principale de la maladie de Kalachi est le monoxyde de carbone. Lorsque le monoxyde de carbone et les niveaux d’hydrocarbures augmentent, les niveaux d’oxygène chutent dans le village. » Les résultats des tests médicaux avaient été envoyés à l’Institut de radioprotection de Prague, à l’Agence fédérale médico-biologique de Moscou et à l’Institut russe de recherche et de développement de radiologie et d’agroécologie d’Obninsk. Le directeur adjoint du Centre national de sécurité nucléaire, Sergei Lukashenko, avait déjà précisé les résultats de ses recherches au Astana Times, fin juin. Selon lui, des teneurs élevées en monoxyde de carbone et en hydrocarbures ont été découvertes à Kalachi. « La maladie du sommeil est déclenchée par une combinaison de trois facteurs : le manque d’oxygène, plus un excès de monoxyde de carbone et d’hydrocarbures, a-t-il expliqué. Chacune de ces trois composantes, prise séparément, est à un niveau normal. Donc pendant longtemps, nous ne pouvions pas comprendre la véritable origine de la maladie. Mais quand il y a une combinaison de trois facteurs, on observe un effet de synergie classique. » « Beaucoup de structures en bois ont été utilisées lorsque la mine était opérationnelle, a-t-il ajouté. Après sa fermeture, le bois a été en contact avec de l’eau, ce qui a créé du monoxyde de carbone. Et celui-ci a commencé à fuir peu à peu à l’extérieur de la mine. » Vodka frelatéeLes étranges « sommeils » des habitants de Kalachi avaient suscité plusieurs théories. Certains médecins avaient d’abord soupçonné les effets sédatifs d’une vodka frelatée. D’autres se sont penchés sur l’impact du gaz radon, contenu dans les minerais d’uranium. D’autres, encore, avaient évoqué un trouble d’origine psychologique, soit une « psychose de masse ». Des experts, interrogés par le magazine Wired, ne se disent toujours pas convaincus à 100 % par les explications d’Astana. Comment se fait-il qu’il y ait tant de monoxyde de carbone alors que la mine est inactive depuis si longtemps ? Comment a-t-il pu s’échapper de l’ancienne mine en si forte quantité ? Les autorités, elles, ont en tout cas commencé à évacuer les villages de Kalachi et de Krasnogorsk. Selon le Siberian Times, 68 des 223 familles ont déjà été relogées. Les autres doivent être déplacées d’ici l’an prochain.
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Novembre 2016
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