Source : Change.org par Amélie Tsaag Valren et l'équipe de chevalsavoir.comAlors que de nombreux propriétaires de chevaux souhaitent garder leur animal jusqu'à sa mort naturelle, le Ministère de l'Agriculture, conseillé par le lobby de la viande chevaline, veut les inciter à les faire abattre.Un rapport du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) indique qu'il faudrait passer de 36 à 50 % de chevaux abattus en France. La moitié des abattoirs français ne sont même pas aux normes sanitaires ! Tout est bon pour culpabiliser ceux qui refusent l'abattoir. Un rapport de l'institut national de la recherche agronomique (INRA), publié en avril dernier, va jusqu'à les accuser de gaspillage alimentaire : la « dimension affective » entre cavaliers et montures entraîne le « retrait de la chaîne alimentaire d’une fraction très significative de viande rouge de qualité disponible sur pied »... Ces mesures proviennent toujours des mêmes personnes, favorables à l'hippophagie, excluant le dialogue avec les propriétaires de vieux chevaux (pourtant les premiers concernés) et les associations de sauvetage d'équidés. La situation des propriétaires de vieux chevaux est critique. Jusqu'en 2009, les corps de ces grands animaux étaient ôtés gratuitement après décès (équarrissage public). Imaginez une énorme grue attrapant le corps de votre cheval sans aucun égard, pour le jeter dans une remorque dégoulinante et pleine de cadavres. Le corps sera envoyé dans une usine pour y être transformé en engrais... Depuis, l’équarrissage est payant, avec de grosses disparités de prix en fonction des régions. En 2014, nouveau coup dur. Les frais d'hébergement des chevaux au pré ou en box augmentent d'environ 10 %, au bénéfice exclusif de l'Etat. Malgré ces contraintes, la plupart des propriétaires de chevaux refusent toujours de les envoyer à une mort certaine. Mais à cause d'elles, de nombreuses personnes qui avaient prévu de garder leurs chevaux en retraite (et économisé pour cela) n'ont plus les moyens de le faire. Je suis journaliste équestre pour la revue Cheval Savoir, spécialisée dans les questions d'éthique. Mêmes âgés, ces animaux sont extrêmement utiles dans nos sociétés humaines. Des formes de thérapies assistées avec le cheval, dites équithérapies, se développent avec des animaux réformés. Les résultats auprès des personnes handicapées ou en souffrance sont impressionnants. Je suis atteinte d'un handicap invisible sans traitement. L'équithérapie m'a sauvée, les quatre professionnels de santé que j'ai vus auparavant étaient impuissants ! La seule idée d'envoyer des chevaux qui ne nous doivent rien et qui nous apportent tout, dans un abattoir... est un poignard en plein cœur. C'est bien la solution de l'équithérapie, permettant aux chevaux de réforme de se rendre à nouveau utiles, que l'Etat français doit favoriser plutôt que l'abattage. Près de 70 % des Français s'opposent à l'abattage des chevaux et à la consommation de leur viande. Les mesures d'incitation à l'abattage représentent un recul honteux pour le respect animal, alors que la France a cessé de les considérer comme des biens meubles. Des études démontrent que ces grands animaux disposent d'un langage facial plus riche que celui des chimpanzés et sont plus sensibles la douleur qu'on ne le croit. Chaque personne doit pouvoir garantir une vie sans souffrances à ses chevaux, et obtenir le respect de leur corps après la mort. Car les propriétaires de chevaux qui, pour des raisons financières ou éthiques, demandent la possibilité d'enterrer leur animal, sont traités par le mépris. Ce dernier hommage, qui respecte la voie naturelle, est pourtant une réalité dans de nombreux pays, européens comme extra-européens. Un nombre croissant de propriétaires de vieux chevaux préfère défier la loi, c'est-à-dire enterrer l'animal eux-mêmes après sa mort, plutôt que de céder aux sirènes du lobby boucher ou au racket des sociétés d’équarrissage. Chronologie Lundi 1er septembre 2014, les 1ères assises de la filière équine se sont tenues à Caen, pendant les Jeux équestres mondiaux. Dans la dépêche AFP qui a suivi, le président de la fédération des boucheries hippophagiques de France Eric Vigoureux a remis en cause le droit des propriétaires de chevaux à s'opposer définitivement à l'abattage de leur animal en cas de vente. Peu de temps après, le CGAAER a rendu un rapport suggérant d'inciter les propriétaires à faire abattre davantage de chevaux, entre autres par la contrainte financière :
Ensuite, l'INRA a publié un rapport intitulé « L'évolution progressive de la fin de vie des chevaux considérée sous l'angle des pertes alimentaires dans les filières agricoles et d'élevage », dont l'auteur regrette que la « dimension affective » entre cavaliers et montures entraîne le « retrait de la chaîne alimentaire d’une fraction très significative de viande rouge de qualité disponible sur pied ». Le rapport de FranceAgriMer, publié peu de temps après, veut une meilleure acceptation sociale de la viande de cheval et davantage d'abattages de chevaux de loisir. Ainsi, la filière de la viande a besoin de faire abattre les chevaux des propriétaires de loisir pour perdurer ! Les secondes assises de la filière équine, en septembre 2015, ont rendu la même conclusion, en faveur d'une « éducation des propriétaires » pour mieux leur faire accepter l'abattage... annonçant également que des travaux de mise aux normes et de modernisation des abattoirs français leur permettront bientôt de s'occuper de davantage de chevaux. Le 14 octobre 2015, nous découvrons à travers les vidéos de l'abattoir d'Alès à quel point le personnel des abattoirs respecte le bien-être des chevaux... en leur tranchant la gorge et en leur sciant les jambes alors qu'ils sont conscients ! Notons qu'envoyer un cheval à l'abattoir revient automatiquement à financer le lobbying boucher, puisqu'un prélèvement obligatoire intervient en faveur d'Interbev Equin, dont l'objet est (entre autres) d'augmenter l'hippophagie en France en organisant des dégustations gratuites de viande de cheval. Les lobbies de la viande n'ont pas à dicter les actes des propriétaires d'équidés. Les chevaux ne sont pas de la viande rouge disponible sur pieds pour la spéculation carnivore. Pour plus d'info, visitez le site de L214.com
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Novembre 2016
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