Source : Ouest-France.fr par Clémence OlivierElle nous paraît généralement plus aiguë, souvent bizarre. Mais comment expliquer que notre propre voix soit différente lorsqu’on l’écoute sur un enregistrement ?
Cela nous arrive parfois. Quand on entend notre voix dans un film vidéo ou à la radio, elle ne semble pas être la nôtre. Pourtant cela n’a rien à voir avec un problème auditif. C’est en fait une question de perception. Les sons de l’extérieur nous arrivent par voie aérienne. C’est-à-dire qu’ils entrent par nos oreilles et suivent tout un chemin jusqu’à notre cerveau pour nous communiquer des informations temporelles et spatiales. « Le son fait vibrer le tympan, cette membrane souple, ce qui va déclencher la mobilisation des osselets, trois petits os, qui se situent dans l’oreille moyenne, explique Lise Buchman, oto-rhino-laryngologiste et phoniatre à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris. Lorsqu’ils bougent, les osselets stimulent l’organe de la perception auditive, appelé organe de corti, qui communique avec le cerveau par le nerf auditif. » Des vibrations intérieures C’est différent lorsque l’on écoute sa propre voix. Le son n’arrive pas uniquement de cette façon à nos oreilles. Nous l’entendons de notre bouche mais aussi de l’intérieur. « Quand je parle, je fais un son qui vient du larynx. Ce son va passer à travers la cavité vocale et nasale et va entraîner une vibration, explique Lise Buchman. Cette vibration, on la ressent dans notre visage. Elle est diffusée par nos os. » « Notre voix nous paraît différente car on est à l’intérieur du récepteur », ajoute Alain Londero médecin ORL et praticien à l’hôpital européen Georges Pompidou. Ainsi si je parle et que je m’enregistre, j’entends le son comme s’il était dit par un autre, uniquement par voie aérienne. Lorsqu’on l’écoute sur un enregistrement, notre voix nous apparaît alors souvent plus aiguë. « Lorsque l’on parle, on perçoit certaines vibrations osseuses qui ont une résonance légèrement plus grave »,précise Lise Buchman. Le cerveau anticipe Un autre facteur modifie la perception que l’on a de notre propre voix : c’est la dimension cognitive. « Le fait de savoir ce que l’on va dire modifie la façon dont on le perçoit. C’est notre cerveau qui commande, il peut anticiper, détaille Alain Londero. Lorsque je parle, je modifie la taille de ma bouche, la motricité des cordes vocales etc., en fonction de ce que je veux dire. Et cela change la donne. » Cela fonctionne de la même façon si on explore un paysage visuellement dans lequel on se trouve et que l’on compare cela avec un paysage que l’on ferait défiler devant nos yeux. « Dans le premier cas, je décide où je regarde. Cela ne me laisse pas la même impression que dans le deuxième cas. » Enfin il reste un autre élément à prendre en compte : s’assurer que l’enregistrement est de bonne qualité.
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Novembre 2016
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