Source : Ouest-France.fr par STÉPHANE CUGNIERCe célèbre établissement psychiatrique américain a accueilli jusqu’à 12 000 personnes, patients et employés. L’hôpital Eloise, dans l’État du Michigan, est aujourd’hui en vente auprès des particuliers et développeurs immobiliers. Fantômes et frissons inclus.
Que diriez-vous de dormir sous le même toit que des milliers de patients atteints de troubles mentaux ? Cette étrange opportunité vous est offerte grâce à la mise en vente de l’un des plus célèbres hôpitaux psychiatriques des États-Unis. Le complexe Eloise, situé à Westland, près de Detroit, dans le Michigan, vient en effet d’être mis sur le marché pour 1,5 million de dollars (environ 1,39 million d’euros). Un montant raisonnable pour un ensemble de bâtiments de 14 000 mètres carrés, répartis sur un parc de 20 hectares avec accès direct sur un parcours de golf de 18 trous… Un hôpital comme une ville Loin d’être un lieu anodin, cette institution fonctionna de 1839 à 1984 et fut le lieu de vie, au plus fort de son activité, de 12 000 patients et employés. L’hôpital, dont le pavillon principal ouvrit ses portes en 1931, était alors si grand, qu’il bénéficiait de son propre code postal, mais aussi de services dignes d’une véritable ville : police, pompiers, poste, gare, réseau de tramway, usine de production d’électricité, champs de culture de tabac, cimetière, bars et restaurants, fermes, boulangerie industrielle, etc. L’hôpital comprenait ainsi 78 bâtiments (le service psychiatrique était le plus important, mais une infirmerie pour les pauvres, un sanatorium pour tuberculeux et un hôpital traditionnel se trouvaient aussi sur le site) et couvrait 365 hectares. Sa réputation se dégrada pourtant très vite. Prévu pour accueillir 8 300 malades, l’hôpital accepta jusqu’à 10 000 patients, laissant certains dormir sur le sol, sans soins, victimes de brutalité. Le taux de mortalité se révéla anormalement plus élevé que dans les autres institutions. Une émission de télévision Lors de sa fermeture définitive, le complexe hospitalier devint rapidement un lieu de légendes terrifiantes. Le cimetière fut vandalisé et des corps volés. Les bâtiments désaffectés firent l’objet d’explorations nocturnes et les histoires de fantômes ou âmes torturées alimentèrent les soirées des jeunes de la région. Un immeuble en particulier devint l’objet de toutes les attentions, à savoir celui réservé aux adolescents atteints de troubles mentaux. Ouvert durant cinq années seulement (de 1979 à 1984), il fut vite pointé du doigt comme un lieu de tortures, de viols et d’orgies entre le personnel et les patients… Une enquête sociale, à la demande des parents, se conclut par la fermeture immédiate du service. Des études sur les phénomènes parapsychologiques y furent menées – notamment par l’émission de télévision « Ghosts Hunters » – lesquelles révélèrent des « cris et lamentations dans les sous-sols ». Hurlements et spectre blanc Figurant désormais sur la liste des lieux hantés établie par le site internet HauntedUSA.org (référence en la matière), l’hôpital Eloise y est décrit de la manière suivante : « Des personnes venues explorer le complexe ont déclaré avoir découvert des bocaux remplis de membres humains et de viscères. Des documents décrivant des procédures médicales étranges, ainsi que des photos de patients livrés à eux-mêmes dans des bâtiments partiellement abandonnés, ont été trouvés. Plus récemment, la rumeur de l’apparition du spectre d’une femme habillée de blanc a parcouru la communauté des explorateurs urbains. Cette femme a été vue dans les étages et sur le toit du vieux bâtiment D. Ses apparitions coïncident avec d’étranges sons, plaintes et hurlements souterrains… » La culture populaire s’est évidemment emparée de ces histoires. L’an passé, un film d’horreur intitulé « Eloise » y a été tourné. Plusieurs romans d’épouvante ont mentionné l’institution. Entretien annuel onéreux Propriétaire des lieux, l’administration du comté de Wayne balaye ces légendes et préfère vanter les opportunités de développement du site. Il est vrai que la vente soulagerait les pouvoirs publics, puisque son entretien annuel est estimé à 400 000 dollars (environ 372 000 €). Morcelé au milieu des années 1990, le site avait été partiellement vendu (89 hectares) au constructeur automobile Ford. Une autre partie avait été transformée en centre commercial de proximité. Selon le courtier Mike Deighan, représentant l’agence immobilière O’Keefe LLC, « le potentiel du domaine est immense, avec une vaste palette de possibilités. » Et d’ajouter : « Son futur est à inventer mais c’est une opportunité phénoménale de redéveloppement. Des centaines de familles pourraient être logées ici et y mener une existence heureuse. Une mixité d’appartements, avec résidence pour seniors, serait notamment une bonne idée. » Les 14 000 mètres carrés du Kay Beard Building, communément appelé bâtiment D, constituent le principal intérêt de cette vente, de même que son parking de 100 places et ses deux hangars de service. Cet immeuble en briques rouges de cinq étages est toujours en partie occupé par les services sociaux du comté de Wayne, mais ceux-ci déménageront début 2016. Les éventuels acquéreurs, promoteurs immobiliers ou particuliers, pourront alors investir les lieux… si les fantômes leur en donnent l’autorisation.
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Novembre 2016
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