Source :Sud-Ouest.fr par ARNAUD GUIGUITANTDans son salon, Massimo, 42 ans, a entreposé tout le matériel dont il a besoin pour son enquête : caméras thermiques et infrarouges, enregistreurs numériques, thermomètres laser, détecteurs de mouvements… son équipement est digne d’un film d’espionnage. Habitant à Divonne-les-Bains (Ain), le fondateur du XBI Paranormal Investigations enquête partout en Europe sur des événements surnaturels. Fantômes, présences, entités ou apparitions, ces phénomènes n’ont plus aucun secret pour lui et son équipe. « On a créé l’association en 2005 avec l’idée de mettre à profit nos facultés de médium et d’experts en nouvelles technologies pour tenter d’élucider des faits inexpliqués », confie Massimo, avouant avoir hérité du don de médium de sa grand-mère.
Une quinzaine d’enquêtes par an Originaires de France, de Suisse et d’Italie, une vingtaine de membres composent le groupe dont le nom est inspiré du « FBI et de la série X Files ». À leur tableau de chasse, des enquêtes – une quinzaine par an – sur l’île de Poveglia au large de Venise réputée pour être la plus hantée au monde, la tour de Londres construite par Guillaume le Conquérant au XIe siècle, ou bien le Fort de l’Écluse, dans l’Ain. Ce jour-là de fin septembre, direction le château de Lagnasco dans le Piémont italien. Datant du XIIe siècle, cette résidence seigneuriale serait, dit-on, hantée par l’esprit d’une femme. « Les légendes parlent d’une dame voilée qui errerait dans le château ainsi que d’un homme sur son cheval qui se promènerait dans la cour », nous raconte Ernesto Testa, le maire de Lagnasco. En poussant les grilles du château, ouvert en partie au public, le lieu dégage une atmosphère lugubre : façade décrépite, fenêtres condamnées par des herses, balcons rouillés, et dans le ciel gris, le cri rauque des corneilles vous plonge dans un décor de film d’épouvante. « Ce château a mille ans d’histoire, raconte Massimo. Il fut habité par des comtes italiens, il servit de tribunal au XVIe siècle avec une prison dans les souterrains. Autant dire que des choses, bonnes ou mauvaises, s’y sont passées. » Dans le noir le plus total Il est 21 h. Plans du château en main, Massimo et six autres membres du XBI installent leurs pièges à fantômes. Quatre caméras infrarouges sont positionnées dans une salle dont les peintures murales, représentant le diable, donnent la chair de poule.« Éteignez vos lampes, nous demande-t-il. On doit travailler dans l’obscurité la plus totale pour éviter toute pollution visuelle. » Scène surréaliste : il diffuse de la musique médiévale afin d’attirer les esprits. « S’ils sont curieux, ils se manifesteront », dit-il. Tandis que l’on surveille la température de la pièce – « si cela baisse subitement, c’est qu’il y a une entité suspecte » – Isabelle, qui ne joue pas « à se faire peur », en inspecte chaque recoin, armée d’un détecteur de champs électromagnétiques qui repère les sources d’énergie. « Rouge, rouge », crie-t-elle soudain, alors que l’appareil se met à clignoter. « Je sens une présence. Elle est curieuse », murmure Massimo qui lui demande de se manifester. Rien ne se passe. Il lui pose alors plusieurs questions en italien. Le dictaphone enregistre :« Es-tu un homme ? Une femme ? Comment t’appelles-tu ? As-tu un message à faire passer ? » Le silence est assourdissant. Sur l’enregistrement, aucune réponse. En présence… d’une présence Spécialiste en écriture automatique, Roberta, 38 ans, prend le relais et se propose d’entrer en communication avec la présence. Elle prend un stylo, une feuille, et après quelques secondes, écrit d’un trait sans relever la pointe. « C’est une possession temporaire. L’entité prend le contrôle de sa main », chuchote Massimo. La présence écrit s’appeler Salvatore, avoir vécu ici au XIXe siècle et ne pas avoir conscience d’être mort. On lui pose une question :« Combien êtes-vous ici ? » La présence écrit : « On est trop nombreux, je n’arrive pas à compter ». La réponse nous glace le sang. Tout le monde se regarde, hébété. A-t-on rencontré le fantôme de Salvatore ou Roberta a-t-elle tout inventé ? Elle, jure que non. Après cinq heures de traque, l’enquête prend fin, non sans interrogations. Le courant d’air ressenti dans une pièce sans fenêtre ou le bruit de chaîne entendu dans les sous-sols étaient-ils des manifestations des esprits ? Ou était-ce notre imagination qui nous a joué des tours ? « Parfois on ne peut pas tout expliquer et cela reste un mystère », sourit Massimo.
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Novembre 2016
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